Etoiles de Mougins, 13e édition. Mougins a l’expérience des rendez-vous avec des chefs venus du grand sud, de France et du monde, la manifestation déroule ses dégustations, conférences et ateliers, c’est une affaire qui tourne. Mais cette année, le parrain des Etoiles s’appelle Philippe Etchebest, l’indice de fréquentation s’affole et ce week-end, au village, on joue à guichets fermés.
Etoilé à L’Hostellerie de Plaisance (Saint-Emilion) puis à sa brasserie Au Quatrième Mur, au sein du Grand Théâtre à Bordeaux, son entrée en télévision – Top Chef puis Cauchemar en cuisine – a ressemblé à une entrée en mêlée, comme au temps de ses années rugby au CA Bègles. Depuis, le pro à qui on ne raconte pas comment réussir un foie gras poêlé et une pâte à raviole, a pris une dimension nouvelle. A Mougins, il score lourd et peut mesurer son taux de popularité et son lien particulier avec le public, forgé au cours d’un septennat de Cauchemar en cuisine.
Mougins a connu et connaîtra des pointures mais rarement ce coefficient de sympathie. Il y a Etchebest et les autres. Etchebest et ses copains Meilleurs Ouvriers de France – parmi eux, Jacques Maximin, Dominique Toulouzy, Jean-Marc Delacourt, Jacques Rolancy…- ont fait hier salle comble mais c’est lui qui a raflé la mise. Charismatique, direct, carrure de boxeur-rugbyman, il a une gueule, un talent, une énergie…il sait s’imposer et Mougins, événement collectif et grand public, profite de cette popularité et fait le plein de ses chapiteaux. Ce dimanche s’annonçait journée rouge !
L’explication est simple: Etchebest est accessible et nature. Si le public est là c’est pour le « vu à la télé » mais surtout pour « l’effet Etchebest ». Fans et groupies aiment ses coups de gueule et ses opérations sauvetage à Cauchemar. Il est le sauveur des cas désespérés, pas le méchant version Gordon Ramsay. Il fait le spectacle mais il a une morale: il y a toujours une lueur d’espoir pour ceux qui se remettent en question. Comme c’est le cas ce week-end dans les rues du village, on peut discuter le choix des loosers filmés de leur plein gré en pleine perdition, mais pas l’empathie que suscite Etchebest. Le public, parfois avec une naïveté touchante, aime ce chef qui ne donne pas de leçons de gastronomie et parle de bon sens.
Cette « année Etchebest » sera peut-être, comme en bordelais, qualifiée de grande année. Un Mougins grand cru est déjà en bouteille et on en connait la contrepartie : sans chef médiatisé à la disponibilité 3 étoiles, la fête risque de perdre en saveur et en image. Et si le suivi des ateliers culinaires et la qualité des exposants restent la vraie richesse des Etoiles, leur reconnaissance tient, comme dans tout événement, à la tête d’affiche de chaque édition.
Quel chef « bankable » et de renom, parrain des Etoiles, pourra ainsi faire mieux qu’Etchebest le rassembleur ? Noms, egos et talents ne manquent pas pour relever le défi, Mougins a de la ressource mais il faudra être très fort et médiatiquement bien bordé pour répondre à l’attente populaire et atteindre les scores de 2018. L’année de « l’effet Etchebest » !
Infos pratiques
- Adresse : Mougins village