Nice. « Z Restaurant Tapas »: bols d’air à Meyerbeer

Gaël Passigli vient d’ouvrir «Z Restaurant Tapas». Vif, gourmand, spontané, sacrément bon ! La nouvelle bistronomie niçoise a encore frappé !

Il est gonflé Gaël Passigli ! On a dit qu’on ne jouait plus avec les tapas ! C’est une histoire culturelle, ibérique, mieux, du Pays Basque et de San Sebastian où on dit pintxos ! Tout dépend bien sûr de l’usage qu’on fait du mot, du produit et du «plat». Ne pas confondre les miniatures mal fagotées qu’on croise trop souvent et la cuisine de «Z Restaurant Tapas». Et celle-là va vous enchanter.

A Bordeaux, Julien Camdeborde (le neveu d’Yves, créateur de La Régalade, à Paris et père de la bistronomie) vient d’ouvrir un restaurant thématique à la sélection pointue. En lisière de la Promenade des Anglais, Gaël Passigli – qui conserve «Le Panier», rue Barillerie – reprend l’ancien «Barracuda», métamorphosé en un décor voyageur, jaune et vert tropicaux, cuisine à vue, grande table d’hôtes imagée, terrasse-comptoir, totems et ventilos… Un autre continent. 

Alors, tam-tam pour Z, sa lumière et ses vives saveurs. Houba, houba, le Marsupilami n’a pas encore bondi de liane en liane mais la carte devrait lui plaire. Elle éclate en bouchées terre et mer, froides ou calientes, végétariennes ou sucrées.

Dans cette collection, j’ai aimé la fraîcheur et l’ardeur du ceviche de loup, lait de coco, courge de Nice et piment d’Espelette, un excitant poulpe snacké sauce vierge, les joues de cochon braisées au vin rouge qui mériteraient le tampon ibérique, un risotto «out of Italie», snacké, espuma de mozzarella fumée, enfin la brioche perdue au caramel beurre salé, vraie gourmandise de grand’mère revisitée.

De la cuisine rutilante sortent plats et bols, groupés façon commando. A vous de dire stop ou encore, il vous suffit de «tapear», savourer et partager ce lieu où l’accueil pétillant de Margaux et le service tonique font merveille. La gastronomie commence avec sa cuisine de l’instant aux récits brefs comme bonjour. Copains et fashion sont déjà là, aventurés dans le bas Meyerbeer, revigoré par ce nouvel épisode d’une génération qui a pris le pouvoir à Nice.

Mais pourquoi «Z» ? Une histoire de justicier masqué ? Mais où est le sergent Garcia ?… La clé du mystère est au dos du menu. Missionné en Amazonie pour tracer la frontière entre Brésil et Bolivie au début du XXe siècle, le cartographe britannique Percy Fawcett rêvait d’une cité perdue qu’il nomma «Z». Enchanteur, non ? Alors, table d’hôtes et menu découverte pour Percy !