Le saviez-vous ? La cuisine n’admet qu’un seul maître ! Peu importe que ce maître soit grand-mère ou chef d’entreprise, mamma ou archevêque, dictateur, président de république ou tout simplement cuisinier, du moment qu’il impose dans cet espace sa hiérarchie, son sens de l’organisation et de la répartition des tâches.
Dit comme cela, on passerait presque son chemin de lecteur. Ce “petit livre” d’apparence anodin, consacré à un sujet – le rangement ! – qui n’est peut-être pas une priorité dans la marche du monde est pourtant de ceux qui rendent la vie plus légère. Du moins pour qui considère le bien manger comme un exercice (un art ?) essentiel, pratiqué seul, en couple, en famille ou entre amis, et la cuisine comme le lieu de la création, du partage, voire du retour sur soi. “C’est la pièce la plus réconfortante de la maison”, écrit l’auteur, qui en appelle aux philosophes (Gaston Bachelard) et à la psychanalyse. Mieux, “c’est en cuisine que se joue notre existence” ! Et son rôle central, notion toute méditerranéenne, voire italienne, est même “un fait établi”. La cuisine révélatrice de la personnalité, des sentiments, des émotions… belle idée !
L’auteur, c’est Roberta Schira, journaliste et critique gastronomique, notamment au Corriere della Sera et à la télévision italienne, femme d’esprit, de gourmandise et de culture, attachée à l’authentique et à cette valeur fondamentale: se retrouver à table. Dans ce “petit traité philosophique” qui dépasse le palier de la convivialité et où on fait provision de bon sens, elle fixe moins des règles – du premier coup de torchon à l’ordre du garde-manger et du réfrigérateur ou au dressage de l’assiette – qu’elle ne montre une voie à suivre. La voie du bonheur bien sûr.
Infos pratiques
- Editeur / prix : Editions de L'Homme, 128 pages, 9,90 €