Forcalqueiret. “Saisons et Saveurs”: l’assurance de Morgan, l’expérience d’Enzo

Ouvert au printemps, Saisons & Saveurs tient le rond-point D15, à l’écart du village. Une position stratégique pour gastronomie de bon sens et une table nouvelle à suivre en confiance.

C’est passionnant la vie des rond-points… Celui des Fouyoux, en direction de La Celle et Brignoles, est solidement tenu par l’expérimentée Auberge de Tuileries. Mais voici un petit dernier de la restauration qui a de l’envie et des idées et a fait son nid dans une maison témoin, dernier occupant de l’aimable giratoire !

On passerait son chemin si on s’en tenait à l’épisode immobilier mais Morgan Aimé, 24 ans, a métamorphosé l’endroit et le toit éphémère est devenu une table avec laquelle il faut compter. Saisons & Saveurs joue l’accueil et l’intérieur dans un décor à l’esprit d’atelier contemporain, clair et généreux en espace, bois et métal, palettes et tubulures, objets revisités mais pas bricolés, terrasse au calme sur l’arrière.

Mais surtout une jeune gastronomie est née là où on ne l’attendait pas, confortée par le nom d’Aimé, bien connu dans le Var où les parents de Morgan ont fait la réputation de La Table de Fanette à Fox-Amphoux. L’envie d’entreprendre et de mener gastronomie posée et fin terroir est dans les gènes !

Ouvert en mars, Saisons & Saveurs a trouvé toque accordée à son ambition. Dites «Enzo, Enzo ! »… et un lorrain apparaît, comme le bon génie sorti de la lampe d’Aladin. Né à Metz mais de père sicilien, Enzo di Garbo s’est formé trois ans chez Paul Bocuse à Collonges au Mont d’Or, puis auprès de Marc Haeberlin au Royal Savoy à Lausanne et à la Bastide Saint-Antoine de Jacques Chibois. Le voici désormais dans le sud provençal.

La base est solide, le bien cuisiné est en route et un jour de fournaise à couper tous les appétits j’ai trouvé des plats qui ne mentaient pas, du thon rouge mi-cuit à la flamme, quinoa et salade, au filet de loup de la ferme aquacole des Tamaris, aïoli et légumes, enfin l’abricot du Roussillon rôti au miel et romarin et son sorbet. Seul en cuisine – on a compté ! – Enzo provençalise avec doigté (melon mariné au sel de menthe et chèvre de Rocbaron) et soigne les classiques (foie gras, cerise et cassis, caille rôtie en crapaudine…).