Maison Daniel et Julia. Les Roches Rouges. Le Fabrègue. Le Pointu. Il y a un monde fou dans l’anse de Fabrégas ! Plusieurs enseignes mais un seul toit, celui d’une maison centenaire connue comme le loup blanc en pays toulonnais. D’aillleurs tout le monde dit « Chez Daniel et Julia »…
Daniel Viglietti, un personnage ! Provençal version Raimu, aubergiste de la mer haut en couleurs, célèbre pour ses bretelles et son accueil sonore, il remontait volontiers celles de clients mal embouchés et jusqu’à l’heure de la retraite, le sympathique théâtre ne fit jamais relâche à Fabrégas.



Alors, on garde l’enseigne-mère « Chez Daniel et Julia » pour le fameux devoir de mémoire, celle de la guinguette créée il y a cent ans, baptisée « Chez Daniel » dans les années soixante, avec vivier de coquillages, spectacle homards-langoustes grillées-poisson du pays, mise en scène et dialogues de Daniel, comédien-né.
La suite a belle allure. Julia, sa fille, continue l’histoire avec Pierre, son mari. A la tête des cuisines, elle a hérité de la bonne humeur de famille, pas du répertoire d’époque et a mis le cap sur une épatante gastronomie marine.

D’abord, pas de sacrilège ! Les « moules Daniel » sont à poste, en entrée-signature, ouvertes à vif, rôties sur la coquille avec farigoulette, poivre noir et huile d’olive, voisines de palier des huîtres de la maison Giol, jus de cuisson algues et thé matcha. Le vent se lève, on embarque les Saint-Jacques en vinaigrette de betteraves et fruits rouges, chou rouge au miel et vive cette cuisine simple, bonne et bio, stylée Fabrégas !

J’ai aimé ce tango tradition-création, les palourdes avec un percutant risotto de riz noir « venere » au gingembre, courge aux agrumes puis les grosses ravioles de langouste parfumées à la coriandre.

Enfin, désolé d’avoir snobé « les Deux Frères », dessert lui aussi hérité de l’époque Daniel, un chaud-froid glacé rhum-raisin arrosé de crème chaude à la liqueur, mais une omelette norvégienne campait sur la carte, comme un caprice d’enfance, biscuit cuillère imbibé de rhum et gourmande meringue au léger brûlé. Souvenirs, souvenirs… j’ai craqué.

J’avais abordé cette adresse avec des pincettes : mobilier, accueil et recettes ne seraient-ils pas hors d’âge ? Le coup du vivier un attrape-gogos, l’anse Fabrégas, une crique à touristes? Mais non, Julia, sa vive cuisine, son entrain, sa ferveur bio, Pierre, sa discrète attention en salle et sa maîtrise des vins, la table est actuelle et bien vivante.

Avec sa grande fresque marine et la terrasse aux tamaris face à la Méditerranée, elle a pris le risque de varier enseignes et versions culinaires en un même lieu. La gastronomie dans la salle des Roches Rouges, le bouchon provençal et ses menus malins-marins au Fabrègue, enfin la carte traiteur (Le Pointu). Mais l’essentiel est sauf dans cette maison qui varie prix et plaisirs, brunchs de coquillages, aïolis ou menus truffes (en ce moment !), foi locavore, beaux produits et accueil chaleureux. La deuxième jeunesse de « Daniel et Julia » !


Infos pratiques
- Adresse : Maison Daniel et Julia, route de Fabrégas, La Seyne-sur-Mer
- Tél : 04 94 94 85 13 (Le Fabrègue 04 94 94 75 13)
- Site : www.chezdanieletjulia.com/
- Menu : Aux Roches Rouges, menus 45, 60 et 80 € (8 plats) En février menus truffes 60 et 100 €. Au Fabrègue, menu 22,50 € à midi en sem. Carte 31/45 €.
- Fermeture : Fermé dim. soir et lundi
1 comment
Bon, mais rien d exceptionnel . difficile d avoir une table et seulement 3 tables de 2 ce midi et resto complet !