“Cauchemar en Cuisine” c’était hier. Libres, on s’amusait au spectacle des naufragés de la restauration. Aujourd’hui, changement de ton, le cauchemar rôde et la cuisine est un refuge. Mieux qu’une occupation, cuisiner bien, mal, passionnément, devient un acte de résistance. On n’a jamais vu fleurir autant de recettes sur les réseaux sociaux. C’est Top Chef «com’ chez soi», à l’insu du coronavirus.
Chefs, restaurateurs, producteurs, commerçants, pâtissiers, cavistes, vignerons… multiplient initiatives solidaires, projets d’entraide et conseils culinaires. On aime cette mobilisation générale. Il faudra s’en souvenir.
Célèbres ou inconnus, amateurs ou professionnels, ces acteurs sont à leur façon des soignants. On devrait, à leur tour, les applaudir chaque jour à heure fixe. Verre en main.
Les plats livrés à domicile : lien social, aubaine et générosité autant que soins d’urgence pour trésoreries en insuffisance respiratoire.
Le contenu du panier de la ménagère réconforte et inquiète. Commandes livrées et réceptionnées à bonne distance, gants et masques de rigueur… Normal, un postillon de courgette en fureur est vite arrivé.
Avant l’irruption du virus, on consommait jusqu’à indigestion photos et videos de levers de soleil, d’ados casse-cou et de chats perchés. Aujourd’hui, Instagram fait bombance. Ratatouilles, quiches, daubes, gratins, plats en cocotte, tartes Tatin, mousses au chocolat… Prises de poids sur Instagrammes !
La bistro-gastronomie numérique réconforte et place le savoir-faire et l’esprit locavore au premier plan. Bon début.
La table d’hôtes est ouverte jour et nuit et 7/7, les plats terroir-famille-patrie l’emportent haut la main et on laisse la cuisine moléculaire au coronavirus. Malheur à l’occupant !
Confinement égale dilemme. Yoga ou yoghurts ? «Namasté» ou Nutella ? Posture de l’arbre ou poulet rôti ? Courir autour du pâté de maison ou engloutir des terrines ? Footing ou fooding ?…
Le virus impose, au prix fort, son «menu dégustation» à la planète entière. Et il fait recette. Eviter de penser à l’addition !
Sous sa dictature, les visites de restaurants, fermés jusqu’à une date inconnue, sont interdites. Seule la nostalgie d’une bonne table est autorisée entre 12h et 14h, sauf dimanche, lundi et fériés.
Lors du “retour à la normale” (!?), prière de ne pas apporter au restaurant les plats de sa confection et le vin de sa cave, au prétexte que «c’est meilleur à la maison».
Etat de guerre ou état de rêve : espérer «qu’après», la restauration prenne conscience du changement. Car une autre vie a déjà commencé.
Par temps de confinement, il est conseillé de lire Confucius pour découvrir son humanisme et sa morale positive. Confucius, philosophe chinois… Chinois !!!
Dans confinement, il y a fin.
2 comments
Quand je vois la pizzeria devant mon bureau (qui continue son travail malgré le covit19) qui a 12,30 livre avec une Vespa sez pizzas…..je suis heureux parce qu’iL me semble que la vie contInue. Je lis sur le journal des tests faits a tous dans la rue…des bracelets pour tracer le déplacement, des masques et gants obligatoires pour aller au marché (mais introuvables), des gens positifs qui seront placés dans des hotels vides pour ne pas infecter….et alors je me demande quelle est la sortie du tunnel. Il serait peut être opportun que la restauration à tous les niveaux organise un catering efficace pour le service et pour survivre a ce moment
Mais le souvenir va au mois de mai il y a quelques années, mois de la sortie du Guide Gantié. Et le debut des escapades en cote d’Azur en suivant Gantié. Je suis Italien. Aujourd’hui je regarde la Cote d’Azur et mon hotel a Valbonne sur YouTube. Et J’espere que bientot le reve de la terrasse ombragée d’un restaurant m’acceullera a nouveau