Comme ils nous ont manqué, les vins de Bandol ! Depuis six ans, leur Fête du Millésime, organisée chaque premier dimanche de décembre sur le port de plaisance, avait disparu des calendriers. En 2019, l’atmosphère était à la polémique entre la mairie et l’Association des Vins de Bandol, concernant la vente et le devenir de la Maison des Vins, la manifestation fut annulée puis le Covid et son temps suspendu faillit condamner cet événement du grand sud viticole, cher au cœur des varois.
Samedi et dimanche est venu le temps des retrouvailles, ou plutôt celui du grand retour sur le port bandolais. La ville a retrouvé les acteurs et le public de la Fête créée en 1982. Les premiers en présentant une sélection et une évolution certaine de leurs cuvées, les seconds en parcourant, verre gravé en main, le « village » où 42 domaines sur près de 70 proposaient leurs vins, souvent dans les trois couleurs, et tissaient de nouveaux liens avec leurs visiteurs.
Pour la première fois, la fête était organisée sur un week-end entier et à l’heure de l’inauguration, Jean-Paul Joseph, maire de Bandol, Cédric Gravier, propriétaire du Domaine de la Suffrène et président de l’AOC et les personnalités qui les accompagnaient, constataient la réalité de «l’effet Bandol» sur une clientèle renouant avec un terroir en pleine vitalité.
L’affluence dès le samedi matin (photo JG)
Nouveau format, nouvel élan pour le pays du mourvèdre aux huit communes et à l’horizon méditerranéen. Nouveaux millésimes et vins de garde, dégustations, achats en direct, déjeuners dans les restaurants, simplicité, convivialité… vigneronnes et vignerons démontraient leur engagement et leur savoir-faire, toutes générations confondues. Avec cette évidence à l’esprit : Bandol sans «les Bandol» ainsi réunis perdrait beaucoup de son image et de sa reconnaissance dans un contexte économique de plus en plus compliqué. Ce week-end du grand retour a démontré que les domaines de l’une des plus anciennes appellations de France avaient, en agissant ensemble, les meilleurs atouts pour l’affronter.
(photo JG)