«Depuis le rooftop de l’hôtel Amour, vous pouvez découvrir la colline de l’Acropole et l’emblématique Parthénon !». Voir Athènes et ses monuments, mission impossible bien sûr, mais l’imaginer pourquoi pas, tant ce boutique-hôtel invite au voyage. Revu et corrigé en 2019 par ses nouveaux propriétaires, Emmanuel Delavenne, André Saraiva et Thierry Costes, le Hi Hotel, conçu à l’origine par l’architecte Matali Crasset, est devenu Amour (1). Cet hôtel aux tons pastel et à la déco éclectique – objets chinés chez les antiquaires, pièces des années trente et cinquante, tableaux, photos de pin up… – est un acteur singulier mais bien en place de l’hôtellerie contemporaine Côte d’Azur.
Dans cet univers décalé, il fallait une thématique culinaire qui séduise autrement que les versions méditerranéennes en cours sur la Riviera. Même si l’hôtel n’a rien d’une taverna traditionnelle, le choix exclusif de la Grèce, berceau de l’hédonisme, philosophie de tous les plaisirs dont ceux de la table, se justifiait au coeur de la Méditerranée. Il a été confié à Xavier Burelle, chef talentueux au parcours gastronomique étoffé (2). Avec une équipe tonique, en cuisine comme en salle, il prend cette nouvelle escale moins pour une parenthèse dans sa carrière que pour un tempo solaire et convivial interprété avec sérieux.
Grâce à lui, la thématique grecque, culturelle et populaire à la fois, est interprétée avec maîtrise et vivacité. Délicieux tzatziki, yaourt de brebis, concombre, ail et citron. «Assiette verte » comme une assemblée de sages réunis autour des courgettes pays, pois gourmands, brocolinis, herbes, fromage frais, miel et citron. Une moussaka fort réussie (joue de bœuf, fromage de brebis, tomates, aubergines et mesclun), préférée à la kefta de bœuf avec tirokafteri (mezzé grec où dominent feta, piment, poivron vert, origan…).
Ou encore la salade grecque ou la salade gavros (anchois frais), le poulpe grillé à la plancha, condiment puttanesca, olives de Kalamata, mousseline de pomme de terre, l’agneau confit au four, le spanakorizo au risotto d’épeautre, feta, ratatouille et anchoïade. Enfin de délicieux desserts, comme le gâteau à l’orange, yaourt et confiture de clémentines ou les abricots, caillé de chèvre, sirop de verveine, menthe, romarin et pistaches pour clore une carte généreuse.
Du restaurant-patio végétalisé au rooftop avec piscine et vue 360° sur la ville, même s’il n’a pas celle sur l’Acropole du palace athénien The Dolli, cette cuisine s’impose au delà de toute bistronomie et appelle bien d’autres déclinaisons. Rez de chaussée ou 7e ciel, de bien jolies personnes et quelques people de passage font une clientèle en accord avec cet ailleurs culinaire à prix sages et ce lieu festif et intimiste. Hôtel sentimental, cuisine et atmosphère, c’est fort réussi et ce moment d’Amour n’attend plus que vous.
(1) L’Amour Nice a rejoint la collection parisienne des Hôtels Amour et Grand Amour.
(2) Notamment auprès d’Alain Ducasse, Jean-François Piège, Gérald Passédat, Arnaud Poëtte ou Michel Del Burgo. Xavier Burelle a dirigé les cuisines du Mas des Herbes Blanches à Joucas, en Luberon et du Mas Candille à Mougins, qu’il a étoilé en 2018.
Hôtel Amour, 3 avenue des Fleurs, Nice. Tel. 04 65 27 10 10. Formule déjeuner 18 € du lundi au samedi.
Menu 49 €. Carte env. 50/70 €. Brunch 26 € dimanches et fériés. Ouvert tous les jours (rooftop fermé lundi et mardi). Hôtel 38 chambres. Plage Hôtel Amour Beach, 47 Promenade des Anglais. Tel. 04 97 14 00 83. Cuisine méditerranéenne. Ouvert tlj. Derniers concerts de l’été : 27 août, le duo anglais Joy Anonymous. 6 septembre, Jennifer Cardini. Et encore Myd, du groupe Club Cheval, le duo Nu Genea et Gilles Peterson, pionnier de l’acid jazz.