Le Luc. “L’Olivade” : vive la Nationale 7 !

La table de Jean-Philippe Grandvoinet et Mélanie Grasset propose une gastronomie simple et vraie. Il faudra la découvrir quand les moments dramatiques actuels seront “oubliés” !

Comment un restaurant est-il attachant ? Par son accueil, sa cuisine, son charme parfois. L’Olivade a l’essentiel de ces ingrédients. On pourrait y chanter «Nationale 7», çà ferait un peu retro mais conviendrait à cette vaillante adresse où depuis cinq ans, Jean-Philippe Grandvoinet et Mélanie Grasset font un travail de valeur, malheureusement mis entre parenthèses par l’épidémie du Coronavirus.

L’environnement de la zone commerciale du Luc ? Un peu western, en mode tous commerces, saloon non compris. Question aménagement, on vote blanc pour ne fâcher personne mais quand la vie normale reprendra, je vous recommande cette table avec terrasse protégée et une salle compartimentée, égayée de toiles grand format. Une oasis.

J’y ai fait, début mars, un déjeuner impeccable de justesse, le jour du retour de vacances – celles du chef – c’est à dire un moment-piège avec carte réduite, le temps de dégourdir les fourneaux et de retrouver la main. Jean-Philippe Grandvoinet ne l’avait pas perdue. La salle se remplissait à vue d’oeil, signe d’une clientèle d’habitués en alerte, retrouvant ses plats élaborés, sa modestie joyeuse et l’accueil chaleureux de Mélanie.

Il y avait du classique dans l’air avec un saint-marcellin cuit au four en entrée, des ris de veau braisés, un dos de cabillaud poché à la bisque, de belles saint-jacques au beurre blanc vanille en stars du jour, une tarte au citron meringuée dressée d’un ton léger et une sphère au chocolat pour le tour de magie. On attendait une table bourrue postée en bord de route et on trouvait une gastronomie simple et vraie.

Cette distribution dit l’esprit de L’Olivade. Cuissons et assaisonnements sans reproche et inspiration «tradi» à la vigueur actuelle : cuisses de grenouilles à la provençale, magret de canard au Porto, filet de bœuf grillé, jus réduit et polenta crémeuse ou daurade en croûte de sel, la fierté maison.

Ainsi armée, cette table ne séduit pas que «les gens du coin». Les saisons ont passé et la cuisine de ce lorrain voyageur, formé au lycée hôtelier de La Rochelle, frotté à l’hôtellerie de chaîne entre Californie et Côte Est et passé par quelques bonnes tables de Moselle, séduit d’autres palais. La cave a quelques repères en Provence (Commanderie de Peyrassol, «R» de Rimauresq, La Bastide Neuve…), le rapport qualité-prix tient bon et on repart content, prêt à défier tous les rond-points et postes de péage du Var. A très bientôt !