Les restaurateurs comptent les jours et pour les acteurs du click & collect, les clients. Les absents des fourneaux n’ont pas nécessairement tort et ceux qui résistent ont des raisons de persévérer. Mais plus de quatre mois sans restaurants ce n’est plus une attente interminable, c’est une impasse. Une lueur, fin mars, mi avril, plus tard sous le soleil ? Au Petit Nouveau (La Valette du Var), Le Bistrot du Port (Nice), La Galerie (La Seyne-sur-Mer) et L’Oasis (Mandelieu), ces adresses, comme les autres, l’attendent.
Au Petit Nouveau (La Valette du Var)
Le Petit n’est pas si petit, le Nouveau ne l’est plus vraiment mais quelle santé ! Cette adresse de la banlieue toulonnaise a un moral du tonnerre, vaillante dans l’exercice à emporter comme hier avec service en salle ou sur la place ombragée. Pourquoi tant de zénitude au temps des barquettes ? La sélection des produits, une cuisine dont la générosité n’a pas changé d’un iota et le pragmatisme du patron. Solide carrure et origine corse, Matthieu Albertini est du genre force tranquille.
Chaque midi vient un plat à son image, facturé en douceur à partir de 12,50 €. Daube de sanglier et gnocchis; risotto de fregola sarde façon carbonara; ragoût aux figatelli et haricots cocos, sauté de veau aux olives et quelques évasions exotiques (wok de gambas sauvages à l’ananas ou le meegoreng indonésien (nouilles jaunes frites avec crevettes, boulettes de viande, légumes, piment, chou chinois…).
A la table de cet optimiste, j’ai aimé de délicieux beignets au brocciu et miel du maquis et une côte de veau d’Aubrac à l’exacte cuisson, preuve d’une certaine vocation carnée. Matthieu s’approvisionne dans trois boucheries à La Valette et à Cuers, découpe lui-même ses «trains» de viandes et brandit parfois un tomahawk de charolais maturé. Bref, la cuisine est bonne et on emporterait tout ! Compter 20/35 €.
Au Petit Nouveau, 12 rue Danton. Tél. 07 83 25 82 53. Plats 12,50 à 14,50 €. Kit apéro pour 2 pers. charcuteries, fromages etbouteilles de vin rouge 30 €.
Le Bistrot du Port (Nice)
La période n’est pas désopilante et emportera sans doute plus d’un restaurant mais José Orsini a trouvé une parade. L’humour, qu’il pratique sur les réseaux au fil de vidéos perso, entre autodérision, désespoir et colère contre «l’oubli» imposé aux restaurateurs. Ce n’est pas compris dans ses menus mais au moins c’est dit et bien envoyé !
Mais d’abord, cet ancien de Jacques Chibois et d’Alain Ducasse cuisine à sa main, pilier et référence, sur le port Lympia, de l’esprit et du terroir niçois. Comme les semaines sont longues, il propose ses plats seulement du jeudi au samedi, ce qui est sage. Dès aujourd’hui, une carte terre-mer invite une terrine de foie gras, pommes et pain d’épice, un chaud-froid de saint-jacques, butternut et truffes noires, puis bourride de lotte et petits légumes, pigeon rôti, cèpes et gnocchis de pomme de terre, un assortiment de cinq fromages corses et confiture de figues ou un pain perdu… C’est bordé, tradi, d’expérience et bien sûr, d’esprit nissart. José plaisante en videos mais assure aux fourneaux ! Compter 35/45 €.
Le Bistrot du Port, 28 Quai Lunel. Tel. 04 93 55 21 70.
La Galerie (La Seyne sur Mer)
Que ce soit à La Galerie, l’espace-restauration «lounge, naturalité et finger food” du Grand Hôtel des Sablettes–Plage, ou aux P’tits Pins à Toulon, Stéphane Lelièvre a pris en compte la vente à emporter. L’esprit d’entreprise et la réactivité sont la marque du restaurateur toulonnais et de son fils Adrian. A l’irruption du virus, les Maisons Lelièvre ont répliqué en adaptant et en simplifiant l’offre pour maintenir le lien avec les clients, dont certains sont des fidèles des Pins Penchés première époque (Carqueiranne, 1989 !). «En attendant de vous accueillir à nouveau chez nous, on vient un peu chez vous». Joliment dit et sérieusement conduit en deux menus à emporter, de facture classique et gourmande et une même offre à retirer aux deux adresses.
A Toulon, celle de la «cuisine en ville», où officie Kevin Sallustro et aux Sablettes, face à la plage de sable fin, avec le chef exécutif Melvin Oddo.
Ils proposent notamment des gambas sautées en persillade; un risotto citron et crème de homard; la daurade royale aux légumes d’hiver et champignons; une note végétarienne avec panisses, légumes anciens, velouté d’asperges et oeuf poché; le Brie de Meaux et mascarpone à la truffe, enfin baba au rhum brun, ananas et chantilly ou tiramisu à la châtaigne. Menus 23 € et 28 €.
Les Maisons Lelièvre. Pour commander : http://www.restonsalamaison.fr Retirer à La Galerie (Tel. 04 94 98 00 00), Grand Hôtel des Sablettes-Plage, 575 av. Charles de Gaulle, ou aux P’tits Pins, 537 place de la Liberté, Toulon. Tel. 04 94 41 00 00.
L’Oasis (Mandelieu-La Napoule)
«Nouvelles réjouissances», l’intitulé est festif et ne manque pas de panache. Dans un restaurant métamorphosé, prêt pour une réouverture tant attendue, La Boutique est ouverte, comme l’esquisse du nouvel Oasis. En cuisine, Nicolas Decherchi et son équipe sont loin d’être désoeuvrés. Chaque semaine, la carte à emporter propose ses plats-références et des créations de belle facture gastronomique.
Dès demain, outre les croque-Oasis au vieux comté et jambon blanc truffé, et un pâté en croûte, coeur de foie gras et fine gelée acidulée, on emportera le cabillaud aux légumes, sauce chablis grand cru, le vol-au-vent aux écrevisses, asperges vertes et blanches ou une tortilla aux fromages transalpins et morilles au vin jaune. Le chef pâtissier, Mathieu Marchand, a pensé à la Fête des grands-mères et propose une charlotte poire-chocolat (biscuits à la cuillère vanillés, crème au chocolat Grand Cru, poire pochée à la vanille). Il présente également la nouvelle collection des macarons de L’Oasis (caramel et noix de pécan, cassis et fruit de la passion, pistache et citron Kalamanzi, chocolat fumé aux aiguilles de pain…)dont un macaron mimosa-chocolat blanc qui rend hommage à la ville de #mandelieu. Réjouissant ! Compter 40/55 €.
L’Oasis, 6 rue Jean-Honoré Carle. Tel. 04 92 97 31 82. et boutique@oasis-mandelieu.fr