Ramatuelle. Benoît Dargère, il maestro de “Loulou” ou Pampelonne, version dolce vita

Depuis qu’il a achevé sa mutation, le site de Pampelonne entre dans l’été avec ses plages privées, estampillées écolo-nature, toutes escales dorées, voire «palace», aménagées en recul vers les dunes, sable d’or, show et business as usual. Au Club 55 – la référence – Patrice de Colmont parle même d’un «brouillon de paradis»… Diable ! Parmi les derniers élus, voici Loulou, 

inspiré de l’original, imaginé au Musée des Arts Décoratifs de Paris par Laurent de Gourcuff et Gilles Malafosse, experts en restauration branchée (Loulou, Monsieur Bleu, La Girafe…), il a rejoint l’an dernier cette chic planète, atmosphère chic méditerranéen, bois flottés, grandes tables nappées, voiles au vent. C’est fort réussi et on voit la vie en bleu à cette table «italienne», version Riviera française.

L’appel à l’Italie, ses terroirs et ses recettes fleure peut-être le déjà vu mais l’assiette traduit clair le savoir-faire maison imprimé par Benoît Dargère, chef exécutif du groupe, qu’on a connu, brillant, au Clos Saint-Basile à Mougins. Avec Zouhair Bouhlal, formé auprès de talents italiens (Alajmo à Padoue, Baldessari à Vicenza) et l’avignonnais Jules Pronost, ex de Christian Etienne et de Pierre Gagnaire, il met en scène une cucina de belle tenue, tout en légèreté et sans excès de facilité.

J’ai aimé l’esprit, la maîtrise et le large choix de la carte, le carpaccio de sériole, cédrat-sésame, la pizza de courgettes au fin doré, le vitello tonnato piémontais, la salade panzanella aux tomates, les gambas black tiger rôties, gingembre-citronnelle, moins les desserts attendus (tarte aux fruits rouges, tiramisu…). Fin juin, la table faisait ses gammes, cuisines rutilantes et service à l’esprit Bagatelle paré pour l’abordage de la saison et le crescendo de la fête.

Désormais, midi et soir, on pampelonne de bon cœur pour l’amour des linguine à la langouste et des pappardelle à la truffe, les rosés volent en magnums, lingots de Minuty ou du Château d’Esclans, mais la carte reste accessible et regorge de malice. L’atmosphère, elle, n’a pas de prix et la clientèle des étés tropéziens n’est d’ailleurs pas là pour compter mais pour manger simple et bon. C’est l’heure de la festa version chic méditerranéen, raffiné et décontracté, La dolce vita signée Loulou.