Un jour de libération des terrasses et on mesure déjà le plaisir de retrouver les restaurants, du moins ceux qui accueillent en extérieur. Le Séjour Café est de cette première vague. Une bonne table du centre ville, festive et raisonnable, où on ne prend ni la fête ni le virus à la légère.
Pour les restaurants du front de mer ou de l’épicentre touristique (à Nice, la vieille ville ou les quartiers du port) la question ne se pose plus, ils sont pris d’assaut ! Ailleurs, selon les rues et les quartiers, l’été ne sera pas toujours aussi indulgent. Avec Le Séjour Café, Mon Petit Café et Chez Julie, tenus par la famille Geille – Marilène, Renaud et leurs enfants Marina et Robin – la rue Grimaldi est bien pourvue. Alors, pourquoi pas «rue Geille»…? Parce que, tout aussi excellent, il y a Davia et la cuisine niçoise de Pierre Altobelli. La rue «G» ne se refuse rien !
A Séjour, on trouve bonne table et vrai refuge. On ne va pas danser dans la rue – qui sait ? – mais on est en confiance. La terrasse vitrée aux vingt couverts comme celle, voisine, du Petit Café, a retrouvé ses clients, fans de la salle au décor culture et voyages et de la cuisine de Nicolas Mendjiski, claire et méditerranéenne. Pour l’intérieur, on attendra le 9 juin mais il n’y a pas de temps à perdre pour savourer le sauté de poulpe et artichauts violets, la courbine (ou maigre) rôtie aux premières girolles, un porcelet fermier aux petits pois frais, les desserts surprise aux agrumes ou, ici starisé, le risotto de homard breton.
Violon, cocktails et tapas
Comme Nice mange plus tôt (le couvre feu) je vous conseille de venir dès 18h pour la carte before aux cinq cocktails et tapas, puis de dîner en musique avec le violoniste Simon Diego Attal, premier prix du Conservatoire de Nice.
Table d’atmosphère, gastronomie sans maniérisme, attention du service… l’adresse est aussi exemplaire dans la protection de ses clients. Je n’ai pas sondé mille et une arrière-cuisines mais j’en connais peu qui poussent aussi loin le détail. Séparateurs entre les tables, capteurs de co2, application pour mesurer en permanence la qualité de l’air, changé toutes les huit minutes, moteurs d’extraction renforcés en cuisine… Séjour et Mon Petit Café ne jouent pas les pères la rigueur mais on n’y confond pas virus et brise de Nice. Ce volet sérieux, même invisible, étant assuré, il faut bien sûr réserver pour fêter le (presque) retour à la normale. Sur le trottoir d’en face, eccoreune escale Geile… En octobre, Chez Julie deviendra Le Bar Marin, version bar à huîtres de la petite collection familiale. Il n’y a pas de saison pour les bonnes idées.
11 rue Grimaldi. Tel. 04 97 20 55 35. Carte 40/50 €. Fermé dimanche (dim. et lundi à partir du 9 juin).