Pégomas. « L’Eveil des Sens »: cuisine et convivialité chez Joël Metony

A «L’Eveil des Sens», Joël Metony apporte savoir, saveurs et convivialité. Coup de cœur pour cette «petite table» au centre-ville, qui n’a pas peur des grandes.

En principe, dans un restaurant, il est question de cuisine. Ce n’est pas la trouvaille de l’été mais il y a des jours où l’assiette rappelle cette évidence. Ainsi à Pégomas, à L’Eveil des Sens, anciennement «L’Olivette». Vue de la rue, l’adresse façon cabanon urbain n’est peut-être pas un prix de beauté mais la terrasse avec son «coin mezzés» est précieuse et une fois dans la place, tout s’éclaire. 

Joël Metony est originaire de Guadeloupe mais ce n’est pas une raison pour lui dire avec finesse «çà zouke !» comme si vous étiez dans la case de l’Oncle Jo ! Sa convivialité « nature » est brevetée antillaise, accras, épices et piments sont à leur juste place et font oublier ces lieux-pièges où l’overdose épicée fait peu de survivants.

Il cuisine «à sa façon», précise, sur le goût et le détail, tout en textures, parfums et arômes, fruit d’un beau parcours avec escales, notamment, chez Olivier Roellinger, le maître des épices à Cancale, Marc Meneau à Vèzelay, Trouville, Obernai et La Cour d’Alsace, Les Alizés, son restaurant ouvert à Deauville, puis à Monaco, «Robuchon» à l’Hôtel Métropole et Marcel Ravin, l’étoilé du Blue Bay dont il fut le sous-chef. Rescapé de la haute gastronomie dont il dit avoir fait le tour mais fort de ce bagage, il retrouve aujourd’hui la «vraie vie» de cuisinier-restaurateur.

De Provence, Riviera, Asie ou Méditerranée, dès la formule à 24 €, ses plats offrent l’aventure avec tact et le vert avec ferveur. Ainsi avec la tempura de sardines et courgettes-fleurs, le carpaccio de thon, le dérivé d’un bùn chà nord-vietnamien – avec du bœuf et non du porc grillé et nouilles de riz blanc – le loup et caviar de légumes, l’épaule d’agneau et tian de légumes, enfin un dessert tomate-framboise-verveine, léger, sans maniérisme…

Pégomas et le pays de la Siagne s’éveillent à cette gastronomie humble, servie par Rosita, discrète tahitienne. Burrata et basilic, poulet boucané et pâtes thaï, panisses d’igname, cabillaud-rigatoni.. Joël Metony varie terroirs et plaisirs à cette table chaleureuse et sincère, à découvrir d’urgence.